Né en 1968, Berny Sauner est issu de la scène graffiti parisienne qu’il découvre à 18 ans aux côtés de Psychoze et Zone, précurseurs du mouvement. Il crée ses premières réalisations en 1986. L’année suivante, il expose à Pallis’Art avec « 50 nouveaux jeunes peintres », intègre le lieu associatif L’Usine Ephémère, friche artistique dans laquelle il s’épanouit et s’exerce à la calligraphie japonaise qui fait écho à son désir d’une gestuelle ample, relâchée et expressive. Il est exposé à la galerie Akié Arichi.

A partir de 1990, il part voyager plusieurs années, un temps durant lequel il s’initie et exerce le métier de scénographe. De retour à Paris, il devient décorateur pour la publicité et la mode, il signe la mise en scène des frères Bourroullec pour Issey Miyaké à la Galerie Yvon Lambert, chez Vitra en Suisse et au MUDAM Luxembourg. Fort de ces expériences, il cofonde en 2003 l’agence de communication Vitriol Factory, spécialisée dans le luxe, puis fonde en 2005 SAOSIGN STUDIOS, agence de design, de scénographie et d’architecture.

La démarche artistique de Berny Sauner, que ce soit à travers sa vision de scénographe ou de peintre, intègre la notion d’espace comme composante essentielle. Son art ne cesse de rechercher des chemins pour ouvrir des échappées, créer des ouvertures insoupçonnées, donner à voir des clairières demeurées invisibles, comme autant de possibilités au développement d’une nouvelle manière d’appréhender notre environnement. Composée de colonnes lumineuses et jouant sur la déclinaison d’un élément modulaire, son installation Percept, élaborée entre 2004 et 2007, exacerbe le ressenti de notre corps dans l’espace ; dans une perspective plus spirituelle, celui de notre être au monde. Percept a été présentée à Artazart, à l’espace Renault rue de Grenelle, à la galerie Demarch de Milan, dans le Marais dans le cadre de la Nuit Blanche et à la Belle de Mai à Marseille.

Dans la bibliothèque de l’artiste, Jean Dubuffet côtoie Georges Mathieu et Jean Tinguely. Il confie aussi une admiration pour le travail de Bram van Velde. La ligne, le rythme, l’énergie, la spontanéité, la couleur. En 2018, lorsqu’il s’installe à Clairefontaine, au milieu de la nature, son activité de peintre s’intensifie. Il s’investit à plein temps dans deux nouvelles séries, Metaforms, présentée à la galerie baudoin lebon en décembre 2020 et Végétale. Elaborées comme des statements calligraphiques, elles fécondent des peintures inondées de couleurs, où la rythmique gestuelle envahit l’espace. Les couches successives de couleurs sont apposées en gestes rapides, à la manière d’une danse frénétique, proche de l’écriture automatique. Autour de l’artiste, les grands arbres frémissants de la forêt. Sur la toile, la naissance de foisonnants paysages abstraits et instinctifs. Végétale, dominée par la couleur verte, dessine des jungles plus ou moins abstraites et mystérieuses. Le regard y suit le fluide pictural dans les sous-bois colorés, où la pluie est métamorphosée en coulures poétiques. Ces deux séries sont caractérisées par l’énergie vitale du geste expressif du peintre, désireux de révéler les ressources oubliées de la nature et la corrélation intime que l’homme entretient avec elle. En 2021, il décide de créer SAOSIGN GALERIE, dispositif de curation et de diffusion d’artistes contemporains.





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